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d’aujourd’hui lui rétorque que l’idéalisme n’est qu’une pose, que lorsqu’on ne s’est encore rien pris dans la gueule, il est facile de faire la leçon à chacun, que ça va !, qu’il a assez donné !, qu’à vouloir faire trop bien les choses, il les a jusqu’à présent semble-t-il passablement mal accomplies – du moins c’est ce que le corps social s’entête plus ou moins clairement à lui suggérer depuis un moment déjà –, qu’il est grand temps qu’il se pose moins de questions et qu’il fasse un peu plus attention à lui, un peu plus attention à son strict intérêt comme lui suggérait quelques étages en-
dessous le diablotin de – finalement – bon conseil. Le jeune homme qu’il était a profité de sa longue réponse pour grimper sur la couche du millefeuille située immédiatement en amont de son aîné, le voilà qui se souvient nostalgique d’un temps où il se trouvait très fort et très intelligent devant cette incarnation de la plus absolue lucidité qui consiste à chaque instant à se regarder vivre en s’apportant une contradiction qui interdit toute complaisance, tout refuge dans les mensonges confortables que pratiquement tous cultivent, avant qu’il ne soit bien obligé de faire taire son autosatisfaction triomphante car le monsieur qui serre nerveusement le volant de son véhicule et duquel tout est parti est monté sur le sommet du millefeuille, l’écrasant rageusement du pied et c’est tout naturellement qu’il a le dernier mot : ta gueule !, c’était peut-être joli ton exigence et ta lucidité permanentes il y a dix ans, mais là, juste, tu me fais chier !, c’est vulgaire ?, comme le coup de pied au cul de tout à l’heure ?, d’accord, je te le concède avec grâce, mais tu vois, je n’en ai plus rien à branler, de ça, de toi, de cette enquête de merde, de moi aussi je crois. Je suis
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