coupable aussi vite,  qu’auras-tu à y gagner ?,  qu’as-tu à y perdre ? Chacun pensera que c’était une enquête aisée au-delà du raisonnable, nul ne t’en gratifiera du moindre mérite et, dès demain, on te mettra sur le dos une  nouvelle  affaire  à  laquelle  tu  ne  pourras  pas couper,  peut-être une fastidieuse au-delà de tout et sans le moindre intérêt, alors que si tu fais traîner les choses, tu gagneras du temps, des semaines, des mois durant lesquels personne ne pourra contrôler si tu travailles ou pas et si au final tu confonds enfin l’assassin, ta  hiérarchie  sera  contrainte  de  bien  te noter : réfléchis, il est où es ton strict intérêt ? La couche suivante du millefeuille, c’est Lespalettes qui intime l’ordre à ces deux personnages de se taire, il a déjà  tranché  la  question  tout  à  l’heure  lorsque Lauranne lui a fait sa proposition et ça ne veut rien dire de  sempiternellement  remettre  en  question  une décision déjà actée, le sujet est clos !, conclut-il fermement. Mais c’est sans compter sur, au-dessus de lui encore, Lespalettes de nouveau, mais un Lespalettes plus jeune lorsque, idéaliste, il se voulait et peut-être même se croyait un flic exemplaire, qui rappelle à l’homme qu’il  est  devenu  que  ne  serait  que  cinq  ans plus tôt, jamais il n’aurait même toléré qu’un tel débat puisse exister en lui et que, aurait-il dû passer une nuit entière dans son véhicule en plein cœur de l’hiver après deux jours sans dormir,  il se serait rendu d’évidence dès cet instant devant le château de Boucard pour attendre  patiemment  le  moment  de  rencontrer  le principal suspect de son enquête et récupérer avant qu’ils ne puissent disparaître d’éventuels indices. Mais ce n’est pas fini encore, le regardant de haut assis sur une nouvelle couche de  pâte  feuilletée,  le  Lespalettes