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au château de Boucard pour, comme il se l’est déjà dit précédemment, annoncer au principal suspect la mort de son amie, droit dans les yeux, afin de chercher à y lire à cet instant une éventuelle culpabilité ou, qui sait ?, mieux encore, pour saisir dans la poubelle un nain de jardin ensanglanté ou sur le fil à linge un tee-
shirt et un jean en train de sécher sur lesquels il sera aisé d’identifier des traces de sang de la victime malgré le ou les lavages, et puis, au cas où il ne trouverait personne sur place, il sera peut-être tout juste encore temps de lancer un avis de recherche à destination de tous les aéroports de France pour éviter qu’il ne profite de sa nationalité américaine afin de se réfugier dans un pays qui n’expulse pas ses ressortissants ; à cela le diablotin répond que, bah !, s’il s’est déjà envolé pour les USA, il est de toute façon trop tard et qu’au pire on n’arrêtera jamais l’assassin d’une pute, la belle affaire !, que pour attendre une heure décente un dimanche matin avant de réveiller un individu présumé innocent, il lui faudra patienter au minimum une heure interminable dans sa voiture alors qu’il n’a qu’une seule envie qui est de se coucher et puis, il ajoute qu’en prenant ainsi de court mademoiselle Anne-Laure Pelletier sans même la prévenir au préalable, il risque fort de froisser sa susceptibilité avec le risque bien réel, depuis le temps qu’il n’a pas tiré, de devoir se la mettre sur l’oreille pour la fumer plus tard – mauvaise idée –, et puis enfin, alors que l’angelot n’a pas encore tout à fait baissé les armes et qu’il glisse à l’oreille de notre enquêteur les mots de conscience et d’orgueil qui obligent, le diablotin lance au visage de Lespalettes sa vision du monde fort peu ragoûtante mais néanmoins bien trop souvent réelle : imagine que tu cueilles le
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