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— Bah ! De toute façon, ce genre de choses n’est jamais très agréable à entendre quel que soit le moyen employé… Et puis, je n’aurais pas pu passer le voir avant mardi et je ne suis pas bien certain que cela ne soit pas pire pour lui de le laisser sans nouvelles de son amie pendant deux jours, alors…
— Oui mais quand même… Imaginez que la police m’apprenne comme ça, par téléphone, que mon chérie est mort, oh !, rien que d’y penser !, c’est trop horrible !… Oh (elle vient d’avoir subitement une nouvelle idée lumineuse) ! Si vous voulez ! Je pourrais passer le voir demain pour lui apprendre la nouvelle. De vive voix, avec un peu de tact et une présence amie, ce sera tout de même moins brutal pour lui, non ?
En toute bonne logique, Lespalettes devrait refuser catégoriquement. À ce moment précis de l’enquête au vu des maigres éléments jusqu’à présents récoltés, Lawrence avec un nom américain fils de Harry King et d’une écrivain fait figure de suspect et même de seul et donc de principal suspect. En conséquence, pour bien faire les choses, il faudrait que l’OPJ responsable de l’enquête se déplace dans les plus brefs délais à son domicile, et ce naturellement sans le prévenir préalablement de sa visite, et qu’il lui annonce la nouvelle en face à face histoire de guetter ses réactions afin le cas échéant de le percer à jour ou, à défaut, au minimum qu’il procède de même par téléphone. Cela étant, on l’aura compris, depuis quelques années, quatre précisément, depuis son départ du SRPJ de Bordeaux et sa mutation à Orléans, Lespalettes a lâché beaucoup de choses, pas tout, pas l’essentiel probablement, du moins l’espère-t-il, mais justement
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