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Transparent flan !  Mais pour elle,  se marier,  avoir des enfants, fonder une famille, ce n’était semble-t-il pas assez bien pour ses rêves de princesse… Et puis, je ne suis pas si bécasse, j’ai feuilleté quand même un peu ce qu’elle lisait, ses théories fumeuses sur la prostitution, sur la liberté de faire ce qu’on veut de son… enfin, vous voyez ce que je veux dire, commandant…, tous ces trucs-là, comme si ça servait à quelque chose d’avoir fait des études pour dire autant de bêtises !… Qu’une femme puisse disposer de son corps comme elle l’entend, d’accord !,  mais  si  c’est  pour  le  vendre  à  n’importe qui !…, j’ai tort peut-être ? Tss-tss ! C’est juste du bon sens, non ? À croire que de s’occuper des choses vraiment sérieuses, ça, ça ne l’intéressait pas, non !, toujours à la place,  les livres !,  les livres !,  les livres !, et son Laurence, ah ça oui ! Elle préférait ses rêves à la réalité, c’est ça qui l’a perdue ma petite chérie…
       — Justement,  revenons à  ce  Lawrence.  Laissez-
moi deviner, il est brun et très grand, non (il reprend définitivement son rôle de super flic trop fort qui assure et qui sait bien qu’une femme, ce dont elle a avant tout besoin, c’est de trouver un homme qui prenne soin d’elle…) ? Disons un mètre quatre-vingt dix environ ?
       — Oh !  Qu’est-ce que vous  êtes  fort  commandant (de son côté, si elle surjoue (c’est acquis et j’ai omis précédemment maintes didascalies afin de ne pas excessivement alourdir le dialogue (mais le lecteur imaginatif les aura sans peine remises à leur place)), elle sait rester scrupuleusement dans la limite de la décence la plus bourgeoise en mettant un point d’honneur à paraître bien élevée, aussi, à cet instant ne passe-t-elle pas langoureusement sa langue sur ses lèvres avant de  glisser  en  aller-retour son majeur dans

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