Page précédente

Transparent

Transparent de J. K. Rowling, pas d’Anne Rice ou de Stephen King, pas de Pennac ou de Le Clezio, un seul Kundera, un seul Hermann Hesse, et si l’Écume des jours ou l’Arrache cœur sont présents, ils sont bien entourés par les poésies ou le théâtre le plus radical de Vian. Finalement, dans toute cette vaste sélection, il n’y a pratiquement aucune faute de goût. Ah si !, tout de même !, Lespalettes tombe sur un Paulo Coelho, Onze minutes, le feuillette rapidement – c’est largement suffisant (d’où son titre peut-être ?) pour s’en faire une idée précise sans sombrer dans la gêne – : ça raconte l’histoire d’une jeune brésilienne qui part en Suisse (premier ingrédient : du dépaysement) se prostituer (deuxième     ingrédient :        une      problématique psychologique et sociale émoustillante)  et  qui  là, devinez quoi ?, va rencontrer l’amour (troisième ingrédient :   du  sentimentalisme  pour  fans  de  Julio et/ou Enrique Iglesias)  en  plus  que  de  se  rendre compte de tas de trucs trop intelligents sur la vie, les hommes, le sexe et l’argent (quatrième ingrédient : un genre de, allez !, soyons charitables – il n’a pas peur du ridicule, et bien soit, moi non plus –, philosophie aux relents de spiritualité New Age), secouez-le tout et vous obtenez un truc affligeant empli de bons sentiments jusqu’à en dégueuler, d’une superficialité qui fera date, d’une crétinerie indépassable et d’une naïveté à un tel point  tartinée  qu’elle  révèle  sans  grand  doute  le cynisme le plus absolu de son auteur, bref, un genre de Oui–Oui au bordel, le sentencieux en prime…
       Lespalettes,  après  avoir  prié  pour  que  l’ouvrage dans lequel il se trouve présentement propulsé soit, malgré la proximité du thème, d’une tenue incommensurablement   plus  littéraire,   jette  un  dernier

Transparent

Page suivante

Transparent Page 34 / 68 Transparent
Transparent