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anciens, un exemplaire splendide du Rouge et le noir par exemple, une édition de 1919 absolument excentrique comme seule cette époque a su en produire, un bijou Art nouveau illustré par Alfons Mucha en personne et dont la couverture, un mélange improbable de cuir et de marqueterie, dessine en rouge et noir – donc – un dessin géométrique hypnotique et presque agressif. Feuilletant l’ouvrage, il reconnaît une fois encore sur la page de garde la même écriture qui a griffonné une courte dédicace, Pour Alice, from L., 26/01/2010.
Cela étant, pour l’essentiel, cette relativement vaste bibliothèque (comparée à la taille de la pièce du moins) est vierge de toute signature. Elle est composée de bouquins de poche défraichis aux pages le plus souvent cornés et, si une étagère est réservée à des ouvrages de sciences humaines avec deux thèmes de prédilection – la prostitution bien sûr et la résilience –, en très grande majorité on y trouve de la littérature et des auteurs français, une rangée entière de poésie, un peu de théâtre mais essentiellement des romans, pratiquement tous les classiques dans l’acceptation la plus large du terme, disons depuis Rabelais jusqu’à Jean-Paul Sartre – oui, ça fait vraiment large –, complétés par des maudits parmi les moins confidentiels, Villiers de l’Isle-Adam, Restif de La Bretonne, Bloy, Mirbeau, Calaferte…, les incontournables étrangers sont là également, de rares contemporains aussi, Houellebecq ou Despentes par exemple. Ce qui étonne, c’est qu’on ne trouve là pas ou peu de choses qu’on imaginerait rencontrer dans la bibliothèque d’une aussi jeune fille qui lit des romans, pas d’Amélie Nothomb ou de Nicolas Rey bien sûr, pas
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