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beaucoup de couleurs vives, du très bizarre parfois, du classique plus rarement, du très féminin au plus indifférencié, du plus sexy au très réservé, les habits de soirée les plus élégantes côtoyant négligemment les tenues de ville les plus quotidiennes, de la lingerie de luxe aussi ornée de vraie dentelle et de pierres plus ou moins précieuses.
Il jette alors un oeil plus précis sur la victime, c’est vrai qu’elle devait être belle, vivante, avec son faux air de Nicole Kidman – la couleur des cheveux, probablement –, enfin, Nicole Kidman jeune, avant le désastre de la chirurgie esthétique, et puis tout de même avec dix centimètres de moins, ça change pas mal de choses. En comparaison avec Lauranne, il ne peut surtout que relever l’absence de faute de goût dans le maquillage ou la tenue, et ce malgré la rigidité cadavérique qui commence à la saisir et qui n’aide guère à maintenir la grâce de la ligne. Il se dégage même de l’ensemble une certaine élégance tout autant qu’une recherche de singularité qui ne semble pas apprêtée. Et puis, le légiste à raison, elle avait l’air bien foutue… Sinon, pas de collier, pas de bracelet, pas de montre, juste deux discrètes boucles d’oreilles ornées de petites pierres rouges et, à sa main, une unique bague qui, là encore, ne cherche pas l’ostensible, le tape-à-l’oeil :
— C’est du toc, ça, ou bien ?
Un technicien ouvre une mallette, frotte l’anneau sur un genre de gomme noire, laisse une trace qu’il recouvre d’acide :
— Whaou ! L’anneau déjà, c’est de l’or pratiquement pur, du 24 carats. Et pour la pierre (il la racle contre un genre de petit miroir métallique), c’est
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