|
aussi un carnet Moleskine mais rouge, plus petit que le sien et vierge – juste, une dizaine de pages ont été arrachées –, un stylo bille Dupont également rouge, une paire de lunettes de soleil de marque mais pas affreusement gigantesque et ridiculement clinquante comme c’est la mode depuis un moment, un miroir, une lime à ongle, du maquillage lui aussi de marque, ah si !, un truc tout de même étonnant, surtout pour une pute, pas de capotes.
Il ouvre la penderie et tombe sur un bric-à-brac qui menace de déborder. Nettement relégués dans un coin, on trouve des shorts et des tops djeuns trop courts, des talons exagérément hauts et de la lingerie vulgaire mais, partout ailleurs, c’est un capharnaüm excentrique digne du meilleur marché aux puces de Londres, de Paris ou de San-Jose, en vrac ou mieux rangé on trouve côte-à-côte une queue-de-pie et une cape noires, un haut-de-forme et un nœud papillon blancs, un Perfecto rouge, un boa jaune, une chemise pirate bleu électrique, une robe chinoise vert émeraude, des cuissardes en cuir, un costume en lin, des gilets en laine, un manteau en cachemire, des cravates et des foulards de soie, des chapeaux en veux-tu en voilà, chapeau claque, chapeau melon, chapeau de deuil à voilette, chapeaux à plumes, chapka de l’Armée rouge, tricorne de la marine, casquettes, bérets ou bobs, du plus austère au plus baroque, du plus minimaliste bandeau charleston au plus encombrant sombrero mexicain, quelques chaussures aussi, pas tant que ça finalement, des escarpins en cuir de différentes teintes, des bottes, quelques baskets également, pas mal de copies ou d’originaux de toutes les époques depuis le moyen-âge jusqu’aux années 70,
|
|