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pauvre petite chérie (bou ! ouin !) ! Si vous saviez comme je l’aimais ! Comme je vais être bien seule à présent ! C’est trop horrible ! Trop affreux ! Vous allez retrouver l’assassin commandant ? Hein oui ! Il le faut ! Absolument ! Pour la venger ma petite chérie…
Les larmes – même surjouées – ont un effet aphrodisiaque sur la plupart des hommes, c’est un fait avéré et souvent répété depuis Sade. En revanche, probablement car ce ne serait que modérément politiquement correct (selon l’expression consacrée), on ne dit pas assez à quel point le mépris est un moteur très efficace – à défaut d’être pleinement satisfaisant – de la libido masculine, aussi, pour ces deux raisons, Lespalettes a beau se répéter que cette jeune fille pourrait être fort séduisante, du moins sans les dix bons kilos en trop qu’elle porte, sans les stigmates de l’alcool que son visage commence à afficher, sans le chewing-gum qu’elle mâche la bouche semi-ouverte, sans ses moues perpétuelles qui donne l’impression de tenter l’expérience d’une conversation improbable avec un mime, sans ses pieds qu’elle traîne par terre et qui tapent lourdement le plancher à chaque nouveau pas qui semble tant lui coûter, sans ses épaules qui tombent vers le sol, sans son maquillage excessif, la façon qu’elle a eu de choisir son top dans une chaîne de prêt-à-porter cheap, sa manière d’arborer triomphalement son jean à paillettes Dolce&Gabbana une taille trop petite ou ne serait-ce que le moindre de ses gestes qui dénotent une absence absolue de goût et d’élégance, sans la bêtise infinie qui suppure de tout son être, malgré tout cela, peut-être aussi en partie à cause de cela, il se dit dans le même temps qu’il aimerait bien se la mettre à l’occasion sur le bout de la
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