dire à quel point elle n’a pas eu de chance cette semaine-là… Il est venu un soir au Vicomte et il l’a séduite en la faisant rêver avec son château, avec son piano, avec son argent… La pauvre chérie ! Oh ! Vous ne me direz pas que ce n’est pas bizarre tout de même d’aller dans un bar à champagne quand on est jeune, beau et riche ?… Ou alors, c’est qu’on a des intentions pas très claires, vous ne pensez pas commandant ? En tout cas, moi, on ne me retirera pas ça de l’idée…
       — Ils se sont alors, disons…  fréquentés à partir de ce moment-là, mais si je vous comprends bien, elle continuait à vivre ici, c’est ça ?
       — Exactement  comme je vous le disais monsieur le commandant !  C’est normal ça  quand on s’aime de vivre chacun de son côté ? Tss-tss ! Ça cachait forcément quelque chose de louche, non ?
       — Et   elle   s’est  mise   à   se  prostituer   à   cette époque ?
       — Oh  non !    Pas  tout  de  suite !    Ça  a  débuté seulement  il y a quelques mois,  au printemps.  Il lui avait si bien monté la tête qu’elle a commencé à se prendre pour une grande dame et là, du jour au lendemain, plus rien n’était assez bien pour elle, à commencer par le Vicomte… Elle s’est mise à vouloir travailler moins… pour gagner plus ! Alors, voilà, elle a mis une première annonce… et puis tout s’est enchaîné. Et Laurence, lui, là, ça ne semblait pas beaucoup le gêner, sinon il aurait fait quelque chose pour l’en empêcher, non ?… Mais c’est leur problème après tout, qui je suis pour juger, hein ? Je vous l’ai déjà dit, ce n’est pas moi qui vous en parlerai en mal de ce garçon…  Après tout, si elle l’aimait autant, peut-être qu’il  en  valait  la  peine…  Oh !  Ma  pauvre  Alice !  Ma