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moi »… Tu te dis fort, tu te dis lucide, alors ressaisis-toi, ne te laisse pas aller comme la plupart, ne baisse pas les armes, ce n’est pas ta hiérarchie à Bordeaux, pas ton ex-femme, pas ta famille, que sais-je encore ?, qui sont responsables de tes actes à cet instant, c’est exclusivement et simplement toi. En conséquence, il t’appartient absolument, il appartient absolument à ta seule volonté de reprendre immédiatement ta vie en main et d’agir à cet instant pour ton strict intérêt qui n’a assurément rien à voir avec celui mal compris du diablotin qui n’est que l’incarnation de ton indolence et qui, définitivement, est de mauvais conseil.
Mais cette dernière tentative ne reçoit apparemment aucun écho et c’est sur un ultime coup de basket désabusé que s’achève ce monologue emphatique et pesant. La crème pâtissière se mélange à la merde de clébard sous les semelles de Lespalettes qui tourne la clef de contact, enclenche le gyrophare et rentre directement chez lui sans même passer récupérer son véhicule personnel à sa DIPJ – tant pis si l’un de ses collègues a besoin d’une voiture de service tout à l’heure et qu’elle manque. Il est huit heures du matin lorsqu’il ouvre la porte de son appartement, trop tôt pour qu’il appelle sa mère pour s’excuser de son absence ou d’un éventuel retard (il ne sait pas encore), il met son réveil à onze heures, ne rallume même pas son PC, range son arme de service dans sa table de nuit, retire ses baskets et son jean et s’écroule dans son lit en s’efforçant de ne penser à rien.
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