|
mais c’est comme si je t’avais dit les Gibjoncs, tu vois… ou les Minguettes, c’est pareil !, c’est le Prado, quoi !
— (Il note Adresse, rue Vladimir Jankélévitch (?) / Prado / Bourges, à vérifier) Et votre emploi du temps entre 16h et 18h30 cet après-midi, mademoiselle ?
— J’sais pas, moi ! Tu m’saoules, quoi ! J’regardais la télé…
— Et vous avez regardé quoi ?
— Ta mère ! (Elle sourit quelques instants puis se ravise…) Non, j’déconne m’sieur ! J’voudrais pas vous manquer de respect… et à votre mère non plus… J’en sais rien, moi, pourquoi tu m’demandes ça ?, j’ai même pas la télé, moi ! J’ai rien à foutre de ces bouffons… J’suis trop blasée, là !… J’sais pas, m’sieur, j’faisais le ménage…, j’sortais les poubelles… J’en sais rien ce que je faisais, quoi ! J’ai pas à te répondre…
— Effectivement mademoiselle (il continue à prendre sur lui mais on sent que ça ne coûte pas excessivement à sa nature éminemment calme), rien ne vous oblige à répondre à mes questions lors de cette audition. Cela étant, je me permets de vous mettre en garde sur le fait qu’un refus de collaborer avec les forces de l’ordre ne peut qu’inciter celles-ci à vous considérer comme suspecte alors que si vous disposez d’un alibi solide qui vous innocente de façon certaine, il est évidemment dans votre intérêt de me le communiquer. Ceci dit, une nouvelle fois, vous faites comme vous voulez…
— Ouais c’est ça, alors ! J’fais comme je veux et puis Babylone me laisse tranquille, tu vois !
— Bien. Il est tard pour tout le monde, je crois… Je recueillerai vos dépositions à tous les trois de façon plus formelles au commissariat à partir de mardi.
|
|