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Transparent bouquins aux pages cornées en vrac et, hormis sur le mur qui abrite une vaste penderie encastrée, des étagères partout sur lesquelles reposent des livres à perte de vue, quelques CD et une dizaine de bouteilles de vins vides qui attirent l’œil du connaisseur, que des choses d’exception, entre autre un Cristal Roderer 1979, une Tâche 1978 et un Haut-Brion 1989 sur lesquelles trônent des post-it écrits à la main Premier dîner à Boucard et, au sol, la victime, une large plaie à la tête, sa chevelure blond vénitien reposant dans son sang séché.
       — Mazette ! Ça gagne bien sa vie une… escorte comme dit votre collègue :  trois  bouteilles  comme celle-ci (ayant dit cela, il quitte la pièce), ça doit valoir au bas mot le prix d’une petite voiture, au moins d’occasion, non ?
       — Oh ! Ça, elle ne l’a pas payé… Heureusement ! C’était un cadeau de quelqu’un qui peut se le permettre (elle a pris un air pincé pour asséner cette remarque qui est tout sauf admirative)…
       — Un client ?
       — Oh !  Non !  Justement, un cadeau du type dont je vous parlais… Son mec, quoi !
       — Son mac vous voulez dire ?
       — Oh !    Pensez    bien    ce    que    vous    voulez commandant… Ce n’est pas moi qui vous en dirai du mal… Mais quand même…, vous ne me retirerez pas de l’idée que ce n’est pas normal d’accepter que sa chérie fasse ce genre de choses, si ?… Surtout quand on a cent fois les moyens de s’occuper d’elle ! Un homme (elle poursuit d’un air de plus en plus outré), c’est là pour prendre soin de sa petite femme, vous n’êtes pas d’accord,   commandant ?     S’ils   s’aimaient    vraiment

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