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moins perplexe, d’autant qu’il précise que vous allez devoir vous déplacer jusqu’à Bourges pour la rencontrer :
— Parce que, vu son état, il y a peu de chance que de son côté elle puisse faire le trajet, ou alors en fourgon mortuaire… A priori un homicide. J’ai pensé à toi pour t’occuper de l’affaire. D’abord, ça nous donnera l’occasion de nous voir un peu plus souvent et puis, un tapin crevé, tout le monde s’en fout, comme ça tu pourras mener l’enquête comme tu veux sans devoir marcher sur des œufs et sans risquer de te faire taper sur les doigts par ta hiérarchie, ça te changera de Bordeaux ou des ponts de la Seine… En plus, avec moi comme proc’ pendant la flagrance, aucun risque que je te casse les couilles et au cas où ça se prolongerait au-delà, les types du Pôle d’instruction qui suivront l’affaire, je les connais bien, ils te signeront une commission rogatoire qui aura des airs de blanc-seing, ils ont autre chose à foutre en ce moment que de mener ce genre d’enquête. Alors ? Tu la prends ma pute ?
Toujours aussi perplexe et à peine mieux réveillé, le commandant de police Alban Lespalettes, 41 ans bien conservés, 1,82 m pour 85 Kg, les cheveux châtains qui commencent depuis quelques années à s’éclaircir, les yeux gris, le nez cassé, peut-être un peu moins musclé et surtout un peu moins svelte (en regardant bien, on pourrait même lui trouver un rien de bide) qu’il ne l’était encore dix ans plus tôt mais toujours suffisamment costaud pour en imposer, pour qu’on n’ait que modérément envie, et ce sans même connaître son boulot ni avoir vu au préalable son flingue, de lui taper une embrouille dans la rue, plutôt
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