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service sexuel) viennent rencontrer des demoiselles pas tout à fait putes (j’entends qui ne sont pas prêtes à coucher avec à peu près n’importe qui pour de l’argent) sous l’œil bienveillant d’un patron pas tout à fait mac (c’est-à-dire quelqu’un qui vivrait comme une injustice le fait de se retrouver en zonzon du jour au lendemain à se faire défoncer le cul par un noir de 110 kilos (ou un blanc d’ailleurs, ce n’est évidemment pas une question de couleur (juste, statistiquement, avec un noir c’est plus douloureux)) avec pour ambition de passer un moment qui ne soit ni tout à fait une rencontre platonique ni tout à fait explicitement une passe.
Ça donne envie, non ? Et puis, c’est un bon début pour un polar. Tenez ! On va parfaire le tableau, manque plus qu’un cadavre, et puis aussi un flic, un flic de polar donc, un bien usé mais – parce qu’après avoir osé Balzac en incipit, j’aurais mauvaise grâce à craindre jusqu’aux clichés du genre – pas encore tout à fait fini. Le flic, c’est Alban Lespalettes (merci de prononcer le s sur la première syllabe), 40 ans tout juste passés, l’âge où on s’est tant de fois pris dans la gueule que, au risque de mal vieillir dans le rôle de l’éternel adolescent, nos rêves, nos ambitions, nos exaltations de jeunesse, il était grand temps de les ranger dans une boîte à souvenirs cachée sous une pile de mouchoirs au fond d’un placard fermé à clef et dont il serait naturellement préférable de perdre la clef – à en croire la plupart, c’est cela devenir adulte –, qu’on commence avec le temps à moins en souffrir : appelons ça l’habitude.
Le cadavre ? C’est Alice – Voyez ! Nous y revenons, au royaume de Shéhérazade, à l’Atlantide
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